La variole et la mise au point du vaccin

La Vaccine en voyage ; © FDD
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Petite histoire de la vaccination

La variole (ou petite vérole) est une maladie ancienne et très contagieuse. Originaire d’Asie, elle touche l’Europe dès le VIe siècle et fait plusieurs dizaines de milliers de morts par an jusqu’au XVIIIe siècle. Ceux qui réchappent de cette fièvre éruptive sont marqués de nombreuses cicatrices. Comme pour les autres maladies épidémiques, les traitements suggérés par les médecins sont largement inefficaces, jusqu’à l’arrivée de la variolisation en Grande-Bretagne vers 1720. Importée de Chine via Constantinople, cette méthode consiste à inoculer volontairement une personne à partir d’un prélèvement effectué sur un sujet faiblement malade ou lui-même variolisé. En France, la variolisation suscite de nombreux débats, notamment en raison de son manque de fiabilité et du risque de diffusion de la maladie qu’elle engendre. Ainsi, en 1763, on interdit temporairement les inoculations urbaines pratiquées en dehors d’enceintes bien précises.

La controverse reprend de plus belle avec l’introduction de la vaccination par Edward Jenner en 1798. Durant le dernier tiers du XVIIIe siècle, plusieurs personnes, dont le médecin britannique, s’aperçoivent qu’il est possible de protéger la population de la variole grâce à l’inoculation de la vaccine des vaches (cow pox), une forme bénigne qui se développe sur le pis de l’animal. La pratique se développe et comme il est plus simple de déplacer un homme récemment infecté qu’une vache, on procède à la vaccination « de bras à bras ». Cette méthode, qui reste la plus répandue jusqu’aux années 1880, pose plusieurs problèmes : le risque d’infection grave n’est pas absent, on redoute le mélange de sang entre aristocratie et classes laborieuses, on prend le risque de transmettre d’autres maladies (dont la syphilis) et les médecins sont longtemps récalcitrants à l’idée de transmettre volontairement une maladie à des gens sains, qui ne l’auraient peut-être jamais contractée. Par ailleurs, la majeure partie de la population a une attitude fataliste : contrairement à la peste, qui frappe massivement mais ponctuellement, la variole est une maladie tellement courante, qu’elle fait partie du quotidien. La vaccination reste donc longtemps une pratique aristocratique et l’obligation de se faire vacciner apparaît pour certains comme le seul moyen de venir à bout des réticences des populations peu éduquées en matière de santé. Les débats sur le sujet font rage tout au long du XIXe siècle et plusieurs projets de loi en ce sens échouent. Il faut attendre 1902 pour que la vaccination antivariolique et les rappels deviennent obligatoires pour l’ensemble de la population, obligation levée en 1979 et 1984 suite à l’éradication de la maladie, permise par des campagnes de vaccination massive à l’échelle mondiale.

En 1879, Pasteur, convaincu de l’absurdité de l’idée de génération spontanée, découvre le principe de l’inoculation préventive de microbes atténués. Il étend ainsi le processus de la vaccination à d’autres maladies. Cela est rendu possible par la découverte, à partir de 1880, des agents pathogènes à l’origine de nombreuses maladies épidémiques : le bacille de la tuberculose et le vibrion cholérique par Koch en 1882 et 1884, le bacille de la peste par Yersin en 1894, la bactérie responsable de la syphilis par Schaudinn en 1905, etc.

La vaccination vue par les artistes

Malgré les réticences des uns et des autres, la vaccination suscite un véritable espoir pour lutter contre la variole (on passe d’environ 80 000 morts par an avant 1800 à seulement quelques dizaines de milliers dès 1805). Par conséquent, des vaccinateurs sillonnent les campagnes pour convaincre les populations de se faire vacciner et de faire vacciner les enfants, tandis que ses détracteurs n’y voient qu’un phénomène de mode, qui fait le bonheur des caricaturistes. 

  


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