Objet de la collection

1995 18.186

Au Salon de 1869, Jules Élie Delaunay présente un tableau intitulé La Peste à Rome, dont Levasseur fournit une version gravée. Inspiré par une visite à l’église romaine San Pietro in Vicoli, où une fresque du XVe siècle représente une épidémie de peste, l’artiste figure la maladie à une époque où elle n’est plus le fléau qu’elle était autrefois, la dernière grande épidémie de peste remontant en France à 1720. Il transcrit en peinture un passage de la Légende dorée de Jacques de Voragine consacré à saint Sébastien : « Et alors apparut visiblement un bon ange, qui ordonnait au mauvais ange, armé d’un épieu, de frapper les maisons, et autant de fois qu’une maison recevait de coups, autant y avait-il de morts. » Christianisme et paganisme s’affrontent dans la composition : aux anges vengeurs et à la procession de prêtres que l’on aperçoit en haut à gauche descendant les escaliers s’oppose la femme éplorée au premier plan à droite, qui supplie Esculape, dieu romain de la médecine.