Le Pharmacien épinglé

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Le Fonds de dotation vous propose une exposition virtuelle consacrée à l’image du pharmacien dans la caricature du XIXe siècle. La mise en scène est réalisée au travers une sélection d’estampes, appartenant à la collection Maurice Bouvet, conservées dans les fonds des collections d’histoire de la pharmacie de l’Ordre national des pharmaciens.

Cette exposition, comme un album d’images à feuilleter, est illustrée par les plus grands noms. De Daumier à Grandville, ce sont les œuvres des huit plus grands caricaturistes de leur temps qui témoignent d’une vision de l’exercice professionnel à un moment précis de notre histoire. Entre l’humour et la satire, 12 lithographies commentées nous dévoilent une image de l’homme de l’art appartenant à une époque révolue. Cette approche pluridisciplinaire, historique, sociologique et artistique, est un voyage dans le temps à la découverte de la pharmacie, de son évolution et un parcours initiatique dans le monde de la caricature.

La caricature est un art qui amène le dessinateur à charger et à exagérer pour mieux révéler et matérialiser les défauts afin de provoquer le rire. Selon Charles Baudelaire, « la caricature est double, le dessin et l’idée : le dessin violent et l’idée mordante et voilée ».  

Portrait charge et esprit satirique, elle déforme pour mieux fustiger et s’épanouit à travers la satire de mœurs et la caricature politique. Satire morale, satire sociale, la caricature est le reflet de son temps et fournit à l’histoire ses meilleurs documents.

L’essor industriel de la presse, l’apparition de journaux satiriques, comme La Caricature et Le Charivari, de nouvelles techniques de reproductions, comme la lithographie, renforcent au XIXe siècle le rôle de la caricature et le pouvoir de l’image.

Parmi tous les bourgeois que les caricaturistes « épinglent », le pharmacien est un de leur modèle de prédilection. Le bourgeois à cette époque se définit par son style de vie, son éducation, sa culture : il est le produit de son travail, de sa valeur individuelle et sa récompense, c’est l’argent.

Napoléon Homais est le prototype du pharmacien bourgeois, inscrit dans la mémoire collective grâce au roman de Gustave Flaubert, Emma Bovary. Personnalité éminente du canton, le pharmacien de Yonville est un notable qui occupe une place privilégiée dans la société. Il est, selon le Dictionnaire des personnages de Laffont et Bompiani, « un demi savant qui, croyant tout connaître, s’imagine capable de tout expliquer, et dont la suffisance ne peut cacher la sottise qu’aux naïfs… Désireux d’éblouir, il apparaît volontiers hautain ou cinglant avec le bas peuple, paternaliste avec les autres bourgeois ».

Cette exposition est un parcours dans le monde de la caricature à la découverte du pharmacien et de la pharmacie, des objets pharmaceutiques détournés et de la caricature pharmaceutico-politique. Ce précieux témoignage, légué par les plus grands noms, nous dévoile une image des professionnels de santé dans la société du XIXe siècle.

Dominique Kassel