Objet de la collection

1996 12.3

En 1872, une nouvelle forme de médicament est mise au point par Stanislas Limousin : le cachet. Destiné à être absorbé par voie orale, il est composé de deux disques de pain azyme qui renferment la poudre médicamenteuse. Le cachet présente de nombreux avantages, qui en font un succès immédiat : il masque les goûts désagréables, ne nécessite pas d’ajouter un excipient et permet un dosage précis. Les industriels s’emparent bientôt de cette nouveauté et on développe des machines automatiques ou semi-automatiques pour sa fabrication. En 1922, Jules Dufour, pharmacien installé à La Ferté-Saint-Aubin dans le Loiret, achète un mélangeur à poudres et trois cacheteuses semi-automatiques afin de remplir ses cachets Sandol, un analgésique qu’il fabriquait jusque-là de manière artisanale. Lorsque la poudre est prête, elle est ensuite mise en cachets grâce à une machine à cacheter Oudet. Celle-ci nécessite la présence d’une ouvrière, assise devant un tiroir rempli de cupules vides. Ces dernières sont placées manuellement dans les alvéoles du plateau rotatif. La cupule inférieure est remplie de poudre à l’aide d’un distributeur à vis sans fin puis humidifiée. La cupule supérieure est aspirée par un bras qui la dépose sur la cupule pleine et la colle. La machine est ainsi animée d’un mouvement rotatif alternatif grâce à une pédale, semblable à celle d’une machine à coudre. Le cachet est ensuite éjecté dans un bac. L’utilisation de cette machine, brevetée le 5 juillet 1921 par Henri Oudet et son fils, permet d’accroître la fabrication jusqu’à 2 000 cachets par heure et d’améliorer la qualité en produisant des cachets au poids plus régulier et correctement collés.