Au temps de Galien

Au temps de Galien
Au temps de Galien

En 2018, le musée royal de Mariemont (Belgique) célèbre Galien, médecin grec réputé. Pour l'occasion, le Fonds de dotation pour la gestion et la valorisation du patrimoine pharmaceutique prête deux pots à thériaque et deux ouvrages issus de ses collections.

Vingt ans après l’exposition « Au temps d’Hippocrate. Médecine et société en Grèce antique », qui avait connu un réel succès à Mariemont, l’actuel projet « Au temps de Galien » souligne l’évolution thérapeutique et anatomique, mais également la constance de la pharmacopée et du système des quatre humeurs, pendant les sept siècles qui séparent Hippocrate, « le Père de la Médecine », de Galien « le Prince de la Médecine ».

Sommes-nous toutes et tous un peu héritiers de Galien ? La réflexion autour de l’oeuvre de Galien, de ses questionnements et de sa postérité permet d’apprécier, de façon critique et contemporaine, l’ampleur de son héritage – tant auprès de ses pairs que pour les générations futures.
Indéniablement, l’influence de Galien est toujours vivace dans notre façon de penser la médecine et dans notre société. Quel pharmacien n’a jamais prêté le serment de Galien ? Quelle main n’a jamais passé le cérat de Galien pour s’hydrater ? Quelle personne n’a jamais utilisé l’expression « être d’humeur noire » ? Quel sportif ne s’inspire pas, même indirectement, des recommandations de Galien ? Quel antiquiste ne rêverait pas de feuilleter l’une des 20.000 pages des oeuvres de Galien ? Quel jardin ou quelle herboristerie ne comporte pas, aujourd’hui encore, quelques produits recommandés par les recettes galéniques ? Quel chirurgien n’a jamais utilisé un scalpel ou un cathéter, héritiers directs de la trousse antique ?

Galien est-il dès lors infaillible ? Les écrits de Galien seront transmis et étudiés pendant des siècles, suivant des chemins complexes, tant en Occident qu’en Orient. Dès la Renaissance, mais toujours sur base d’une lecture des textes du « Prince de la Médecine », une remise en cause progressive de ses postulats théoriques ou d’erreurs d’interprétation anatomique inciteront à dépasser l’autorité jusqu’alors incontestée de Galien et amorceront l’évolution vers la médecine moderne.